L’histoire de Paradis commence à Paris, où Simon Mény et Pierre Rousseau se rencontrent en 2010. Pierre aime la musique expressive, explore le disco et le garage : West End Records, Arthur Russell, David Mancuso ... Simon, lui, est dans le minimaliste : la techno allemande du label Dial, le sampling mélancolique de Dj Cam. Un grand écart musical, et pourtant, ils partagent une passion commune pour la deep house - « Can U Feel It » de Mr. Fingers est leur hymne - et les « sweet songs », ballades romantiques et mélancoliques.
La musique française reste pour eux celle des vacances, car les deux garçons ont grandi à l’étranger, entre New-York et Londres pour Pierre, Buenos Aires et Lisbonne pour Simon. Enfants cosmopolites, leur musique s’inspire de tous les continents : les chants espagnols du chilien Matias Aguayo, le rythme nostalgique de l’allemand Jürgen Paape, cofondateur de Kompakt, et l’accent tonique d’Air sur ses morceaux francophones.
Remarqués en 2011 par Tim Sweeney, animateur d’une des plus grandes radios de musique électronique à New York, ils signent leur premier maxi sur son label Beats in Space. Sweeney les pousse à accorder plus de place au chant et à faire du français leur langue musicale. Parfait Tirage/La Ballade de Jim (réinterprétation du morceau d’Alain Souchon) leur ouvre les portes du monde entier : Etats-Unis, Mexique, Canada, Allemagne… Après un second maxi en 2012, un EP en 2015 et de nombreux remixes de Christine &the Queens ou encore Flavien Berger, Paradis sort son premier album cette année, Recto Verso.
L’extase chez Paradis se niche dans les détails. Une phrase qui ne commence pas tout à fait sur le pied, une note libérée à l’instant magique, une vague de douceur qui vient envelopper une rythmique aiguisée, car ce qui les passionne au fond, c’est le contraste, la dualité, le conflit créatif.